La e-santé est une formidable caisse à outils numérique susceptible de multiplier les leviers du médecin pour surveiller son patient à domicile et pour consulter à toute distance. Mais cela reste un outil, l’essentiel est la prestation humaine.

Vue initialement comme une réponse à l’absence de médecin sur place, la (vraie) téléconsultation va bien au-delà et permet de rapprocher le spécialiste du médecin généraliste en supprimant les distances et les délais et ainsi d’accélérer la démarche diagnostique. On voulait s’affranchir de la distance, voilà qu’on compacte le temps !

Pour ce faire, il faut donner au médecin généraliste de notre époque les moyens techniques de prolonger son action bien au-delà d’un avis de premier recours, ce qui est déjà une première étape essentielle. Il doit être en mesure de compléter sa consultation clinique par une batterie d’examens biologiques, de disposer d’éléments d’imageries ultra-sonique et radiographique, d’une salle pour les petits gestes chirurgicaux et d’un accès permanent et ubiquitaire à la téléconsultation.

Le cabinet médical de 2030 offrira les capacités d’expertise d’un hôpital.

C’est tout l’enjeu de la médecine de demain qui effacera les déserts médicaux.

Lors de mon intervention cette année, je m’attacherai à replacer cette nouvelle façon de fonctionner dans le contexte de la désertification médicale et mettrai l’accent sur les atouts que possède la ruralité dans cette évolution inéluctable…

Jacques CINQUALBRE, professeur de médecine, fondateur de Hopi Médical