RuraliTIC - Le Smart Village
27-28-29 août au Centre des Congrès d'Aurillac, Cantal, Auvergne

Digital MACS !
12 juin 2017

Eric Kerrouche préside la Communauté de Communes Maremne Adour Côte Sud (MACS) qui représente 23 communes, 65.000 habitants permanents et 300.000 en saison. Elle s’étend sur 35 kilomètres de côte océane, de Labenne à Moliets et à 20 kilomètres à l’intérieur de la forêt landaise.

 MACS s’est engagée dans une stratégie numérique originale dès 2007. Une société publique locale a été créée par ses 23 communes membres et le territoire dispose désormais de son propre réseau Très Haut Débit dédié aux équipements publics. Un service informatique mutualisé assure la maintenance des réseaux et des équipements (2200 tablettes pour les élèves des écoles primaires et 500 pour les élus locaux ainsi que tout le parc informatique des collectivités) et aide les communes en termes de services web.

 Entretien avec Eric Kerrouche, Président de MACS et Vice-Président de l’ADCF en charge du Numérique. Le 7 juin 2017.

 

Quel a été le point de départ de la stratégie numérique de MACS ?

Avant de devenir Président de MACS, j’étais déjà Vice-Président en charge de la culture et du numérique. Il est vrai qu’à titre personnel j’ai toujours été passionné par les TIC, motivé par les impacts que la technologie a sur la société et avec la conviction qu’il s’agit de quelque chose de déterminant. Il y a dix ans, la métropole voisine de Bayonne-Anglet-Biarritz commençait à déployer le haut-débit. Mécaniquement, pour nos entreprises, notre territoire risquait de se voir dévalorisé du point de vue des services. Rip Curl, chef de file de la filière surf basé sur MACS nous a alerté, leur besoin de débit était de plus en plus important. Nous avons donc décidé d’enclencher très vite la construction d’un réseau haut débit performant (en délégation de service public), pour maintenir nos PME, et en attirer de nouvelles. Corrélé à notre prix du foncier, cette connectivité a fait plus que compenser un handicap, elle est devenue un atout.

 

Vous avez ensuite décidé de structurer un accompagnement des collectivités ?

Oui, en complémentarité avec les services proposés par ALPI 40, l’agence informatique des Landes, nous avons mis en place un service informatique mutualisé de 13 personnes. Cette équipe assure la maintenance des réseaux et serveurs placés dans les établissements publics locaux, la gestion des équipements (TBI, 2.200 tablettes pour les élèves de Primaire, ordinateurs portables) et accompagne aussi les communes en matière de présence sur le Web. Nos 23 communes disposent aujourd’hui d’un site web, responsive, attractif et fournisseur de services en ligne.

 

Tous les élus locaux de MACS et de ses communes-membres utilisent quotidiennement une tablette ?

Oui, près de 500 élus utilisent les contenus dématérialisés nécessaires à l’exercice de leur mandat. L’adoption a été rapide et les économies substantielles. Il est essentiel que les élus « donnent l’exemple », mais pour cela ils doivent en tirer un bénéfice réel. Ici c’est la simplification et le gain de temps qui ont primé…

 

Il y a 3 ans, vous avez créé DIGITAL MAX, une société publique locale qui se définit comme un « opérateur public numérique ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

Oui. Digital Max est une SPL sous forme de GFU (Groupement Fermé d’Utilisateurs). Ses services sont donc réservés aux membres du groupement, nos 23 communes et l’EPCI lui-même. Digital Max gère un réseau Très Haut Débit qui alimente désormais tous nos sites publics et ceux de nos communes, avec des capacités de 100 Mbps minimum. Cela nous permet de tenir la promesse des usages numériques. Nos écoles ne sont jamais en panne de ressources, nos mairies, nos équipements publics, … La question de la puissance ne se pose plus et chacun peut s’appuyer sur une ressource fiable et garantie. Quand vous pouvez garantir le réseau, les usages suivent et se multiplient, il suffit de les accompagner. Dans une semaine nous recevons par exemple le séminaire mondial de Critéo (la société de web marketing créée par Jean-Baptiste Rudelle, première société créée par un Français entrée au Nasdaq). Digital Max connectera 3.000 personnes en wifi privatif permanent à très haut débit ! Et bien sûr, sur le volet touristique, avec ces fondations-réseaux, nous allons pouvoir déployer un wifi libre pour les touristes sur tout le littoral, et dans les campings… Un exemple supplémentaire de contribution de la puissance publique au développement économique du territoire.

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Ce réseau mutualisé, ce sont aussi des économies pour les collectivités ?

Oui, sur le plan des dépenses telecom, nous avons déjà fait économiser 50.000€ à nos membres, et à trois ans nous atteindrons 400.000€ de non-dépense. C’est très significatif.

 

En tant que Vice-Président de l’ADCF chargé du Numérique, quel message avez-vous envie d’adresser à vos homologues Présidents de Communautés de Communes ?

Au sein de l’ADCF, le Numérique est un sujet majeur que nous prenons par le biais de la donnée, la data, qui est un enjeu extrêmement important. Les données publiques sont une source forte de richesse, mais une richesse qui doit profiter d’abord au territoire qui les produit, et aux autorités publiques qui les génèrent. C’est un double enjeu de développement et de souveraineté…

Mais je souhaite insister sur un point : l’utilisation du Numérique comme outil de développement territorial, c’est faisable, et les investissements ne sont pas aussi lourds qu’on le croit. La politique numérique de MACS, c’est l’équivalent de 5 rond points ! Si on l’inscrit dans une stratégie, qu’on l’adapte à la réalité du territoire, c’est même un levier d’économies et une opportunité de créer de nouveaux services, pour plus d’attractivité. C’est aussi un moyen d’équilibrer l’offre de services publics entre les territoires, pour nous entre un littoral touristique et un arrière-pays plus rural, une péréquation et une égalité se concrétisent grâce au numérique. L’école de Saint Jean de Marsacq est aussi bien connectée et équipée que celle de Capbreton ! Les EPCI peuvent ainsi devenir les garants, via la compétence numérique, d’un traitement équitable des communes en matière de services. C’est, je crois, tout l’esprit et la grandeur d’une intercommunalité au service des communes.

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